“Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute œuvre bonne.” écrit l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre à Timothée. Avec environ 4 milliards d’exemplaires vendus, la Bible reste le livre le plus vendu au monde. Livre de référence pour les chrétiens, Paul nous rappelle qu’il n’est pas un livre comme les autres : il est inspiré de Dieu, et utile pour nous guider dans nos décisions du quotidien. Mais alors, qu’en est-il de l’écologie ? La Bible en parle-t-elle ? Si oui, de quelle manière et avec quel impact sur nos vies ? Engagée auprès de l’union d’Eglises protestantes évangéliques Perspectives et Présidente d’A Rocha France, Rachel Calvert a accepté de partager sa vision sur ce sujet plus que jamais d’actualité.
Marie Pfund (M.P) : Bonjour Rachel. Est-ce que la Bible parle d’écologie ?
Rachel Calvert (R.C) : Le terme “écologie” n’apparaît pas dans la Bible. La révélation biblique était donnée à une époque où l’impact de l’être humain sur son environnement était réel, mais relativement limité. C’était bien avant l’utilisation massive des énergies fossiles et les révolutions industrielles et numériques. Pour les auteurs bibliques, la notion de “crise écologique globale” n’aurait évidemment pas eu de sens. Tandis que nous parlons souvent de « la nature, » la Bible, elle, parle de « la création, » qui englobe l’humain et le non-humain.
M.P : De quelle manière la Bible s’intéresse-t-elle tout de même à ce sujet ?
R.C : La Bible, du début à la fin, s’intéresse aux relations : à la relation fondamentale entre Créateur et créature ainsi qu’à l’interdépendance des êtres créés. L’écologie, quant à elle, se préoccupe des interactions entre les êtres vivants et leur milieu. Les termes sont différents, mais la notion de réciprocité reste centrale. Dans Romains 8 : 18-25, par exemple, Paul reprend des idées développées dans Ésaïe 24-27 pour montrer comment la destinée des êtres humains et l’avenir de la création non-humaine sont intimement liés.
M.P : Quelles sont les implications pour nos vies en tant que chrétiens ?
R.C : La Bible nous montre comment, par le sacrifice de Jésus, Dieu restaure nos relations brisées : relation entre nous et Lui, relations les uns avec les autres et relations avec la création toute entière. A l’époque de “l’anthropocène,” les conséquences qui en découlent sont nombreuses. Elles nous amènent à repenser nos choix dans des domaines aussi variés que la vie professionnelle, l’alimentation, la finance, la mode…
M.P : Comment les Écritures influencent-elles les activités d’A Rocha au quotidien ?
R.C : Nos activités de protection de l’environnement sont motivées par notre amour pour Dieu et pour notre prochain, qui sont les deux plus grands commandements bibliques. Notre désarroi face à la dégradation environnementale et climatique est profond mais nous plaçons notre espérance en Jésus et persévérons car nous savons que la destruction n’aura pas le dernier mot.
M.P : Face à la crise écologique, les gens veulent du concret. La théologie est-elle vraiment une priorité ?
R.C : Nous n’avons pas besoin d’une nouvelle morale écologiste. Nous avons besoin de cœurs transformés par l’Evangile, des gens qui savent pourquoi ils agissent et pour qui ils agissent. C’est dans cet aller-retour constant entre la Parole et la pratique que Dieu nous façonne, pour être ses ambassadeurs dans un monde en plein bouleversement climatique et écologique.
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